Horloges à automates dans le Rhin supérieur (14e-17e siècles) : une mise ne scène du temps

Horloges à automates dans le Rhin supérieur (14e-17e siècles) : une mise en scène du temps

Fabien Baumann, conférencier invité par la Société d’Histoire de Mutzig et Environs a emmené, pour un voyage de près de 2 heures, le public attentif du château des Rohan, à travers l’Alsace à la rencontre des horloges à automates ce samedi 02 avril 2022.

Une petite incursion en Suisse pour apprendre que des monuments grandioses supportent des horloges monumentales.
Très bien, l’horlogerie suisse étant ce qu’elle est, et ce depuis ses débuts, le public sait déjà qu’il serait inutile d’essayer de rivaliser, retour donc à notre chère Alsace.

Les horloges à automates sont présentes dans les grandes villes, les automates permettent d’afficher des symboles sur des monuments importants, symboles souvent religieux.
Le jacquemart est cet automate qui frappe une clochette ou un timbre.

Les mécanismes d’horloges sont au fil des siècles remplacés. Les automates en bois, en pierre ou en métal sont parfois supprimés, changés, ajoutés.
Les horloges doivent fonctionner pour les ouvriers de ces villes industrielles.

Bien des choses seraient encore à dire sur l’horloge astronomique de Strasbourg pourtant bien connue.
Le génial horloger Jean-Baptiste Schwilgué a remanié à la fois le système d’horlogerie et le fonctionnement des automates, son travail s’est terminé en 1842.
Nettoyée en 2018, elle est une redécouverte à chaque visite.

Le jacquemart de l’hôtel de ville de Benfeld est sans doute le plus beau.
Benfeld fêtait en 2020 le 400ème anniversaire de son horloge à jacquemart.
Les statuettes représentent la sagesse, la justice et la paix.
Les anciens automates sont au musée de Benfeld, les statuettes présentes sur l’hôtel de ville sont des copies.

L’horloge aux trois cadrans de la Metzig de Molsheim, sa Vierge à l’Enfant et ses deux anges en pierre ajoutés au 19ème siècle a offert sa profusion de sculptures.
Le cadran du haut pour les phases de la lune, le cadran central autour duquel sont placés deux automates pour les heures et celui du bas pour les quarts d’heure.

Comme beaucoup d’histoires se terminent par un mystère, la conférence s’est achevée sur l’horloge de l’hôtel de ville de Mutzig qui sonne les heures et sa tête humaine.

Beaucoup de gens l’ignorent, mais les habitants de la ville sont surveillés en permanence; par un petit bonhomme logé dans le beffroi de l’Hôtel de ville, surnommé le « Rothüssmann » (1747). Il est sculpté en bois et mesure environ 70 cm.

Autrefois, cette petite tête grimaçante tirait la langue aux passants  à chaque fois que l’horloge sonnait les heures et les demi-heures. Aujourd’hui, la langue ne sort plus, mais elle bouge les oreilles depuis sa transformation en 1934.

L’ancienne tête grimaçante (0.70×0.30) est à l’abri dans le musée du château des Rohan, ainsi que les cardans de transfert. Que représente ce personnage ? Un jacobin, un Ottoman ?

Monsieur Baumann a bien donné son point de vue mais la tête est restée mystérieuse.

Aujourd’hui, à Benfeld et à Strasbourg, une des horloges « retarde » de 29 minutes.
Enfin, non, elle est à l’heure vraie, à l’heure de Strasbourg.
Pas question de se mettre à l’heure parisienne !

Ecoutez les clochettes battues au marteau par les automates, elles vous conteront de jolies histoires et vous révèleront quelques secrets.