À la découverte d’un village fortifié

La sortie d’automne proposée par la Société d’Histoire de Mutzig et environs a permis aux participants de parcourir les ruelles de Wangen née au 8e-9e siècle et dont le mur d’enceinte en grès provenant du Kronthal date du 13e siècle -on peut d’ailleurs en trente minutes faire le tour de la ville en ne quittant pas le mur d’enceinte des yeux-.

C’est grâce au vin que la ville a pris son essor. L’abbaye de Saint-Etienne a construit les premiers bâtiments du Freihof situé dans la rue Basse où résidait l’abbesse quand elle venait visiter ses sujets et rendre justice. Si dans la rue Basse, une maison très ancienne à colombages a été rénovée il y a quelques années, toutes les maisons sont en pierre, accolées et décorées parfois de signes de protection contre les incendies redoutés ; des puits sont d’ailleurs accessibles à la fois de l’intérieur des bâtiments et de la rue. Un château octogonal 12e-13e siècle appartenant à l’évêque et occupé par des chevaliers qui l’ont abandonné en 1566 a donné ses pierres pour les travaux d’embellissement du Freihof et pour les habitants. Les emblèmes des métiers étaient à découvrir sur les maisons.

La fontaine où coule le vin gratuitement une fois dans l’année a été érigée en 1834 après un procès long de 7 ans qui a libéré les habitants d’un impôt féodal pourtant aboli à la Révolution mais dont une tentative de rétablissement en 1819 aurait ruiné la ville puisqu’il s’agissait de récupérer 30 ans d’impôts. L’église qui sert aux deux cultes, protestant et catholique, cache derrière son orgue le plus vieux tympan de tout l’est de la France, la pierre est datée 1214. Face à l’église, si on monte la rue, on accède à la troisième porte, détruite au moment où l’on a commencé à utiliser les charrettes et les tracteurs en 1887. Dans cette ville qui a compté jusqu’à 2000-3000 habitants au Moyen Âge et qui en compte à présent environ 720, une seule personne produit le vin, Cécile Lorentz, fille de Martin du Domaine Thierry-Martin, une vigneronne qui travaille sur 10 Ha implantés sur les coteaux du Wangenberg. Les autres viticulteurs donnent aux caves « Dagobert » ou autres. Accueilli par la présidente du Cercle d’Histoire de Wangen et piloté avec beaucoup de références historiques et d’humour par deux guides, le groupe a pu profiter d’une visite agréable et enrichissante qui a largement dépassé le temps imparti.